L’ensemble seul est parfait

L’ensemble seul est parfait. Je ne puis le voir
Ni le connaître, étant partie du tout parfait.
Je lis idéogrammes, mots et vanités
Mais la nature est seule vraie, non le grimoire.

Pourtant, esclaves indolents de nos pensées,
Nous avons la nature et nous n’y pouvons croire,
Les yeux toujours anxieux vers des étendards ;
Or, la vie, forte, vit quand nous avons passé.

Ne sachant pas souvent ce qui est apocryphe
Étonnés du passé, adorant le tardif
Et les astres éteints, au ciel dépareillés.

Nous renierons les temps et d’antan les idées :
Au bord des fleuves vierges nous irons pêcher
Pi-mus allant par couple en profondes eaux tristes

Et nus comme des dieux, débarrassés des lois,
Nous irons sur la route avec les anarchistes
Et nous vaincrons d’amour la vie qu’on désaima.