Ne descendez jamais, ô poètes, mes frères,
Laissez aux manants vils le vin des cabarets
Et les sales amours qui flétriraient voc traits.
Laissez, malgré l'horreur de fortunes contraires,
Au fond des carrefours par la Lune éclairés
Que hantent dans la nuit d'infâmes stercoraires,
Sous les pâles fanaux aux lueurs funéraires,
Les filles vous offir leurs flancs déshonorés.
Restez purs et soyez dignes de la cithare.
Comme un vin précieux enclos dans un canthare
Superbe où resplendit la beauté des métaux.
Dans votre corps d'ivoire orgueilleusement chaste
Gardez pieusement l'esprit enthousiaste,
Debout, sur la hauteur de vos saints piédestaux.