Lecteur, voici des vers badins comme leur titre ;
N'en soyez point scandalisé ;
Ces vers sont le premier chapitre.
D'un livre en trois parts divisé :
La première est donnée aux souriantes choses ;
La seconde, aux amours confiants, radieux,
Puis trompés et moroses ;
La troisième, aux pensers calmes et sérieux.
Donc, si vous possédez un de ces grands courages
Qui suivent les auteurs jusqu'aux dernières pages,
En fermant ce recueil, vous vous direz : Comment,
Si frivole d'abord, finir si gravement ?
C'est que la vie humaine en souriant commence,
S'attriste par le rêve et se trouble en aimant,
Puis, se recueille, quand s'avance
Du soir le solennel moment.
Puissiez-vous, pour mes vers, être, comme la vie,
Souriant au début, aimant vers le milieu ;
Souvenez-vous de moi quand vient la rêverie
Et songez à ce livre en y croyant un peu !