En regardant vers le pays de France,
Ung jour m’avint, à Dovre sur la mer,
Qu’il me souvint de la doulce plaisance
Que souloie oudit pays trouver ;
Si commençay de cueur à souspirer,
Combien certes que grant bien me faisoit
De veoir France que mon cueur amer doit.
Je m’avisay que c’estoit non savance
De telz souspirs dedens mon cueur garder,
Veu que je voy que la voye commence
De bonne paix, qui tous biens peut donner ;
Pource, tournay en confort mon penser,
Mais non pourtant, mon cueur ne se lassoit
De veoir France que mon cueur amer doit.
Alors chargay en la nef d’Esperance
Tous mes souhays en leur priant d’aler
Oultre la mer, sans faire demourance,
Et à France de me recommander.
Or nous doint Dieu bonne paix sans tarder,
Adonc auray loisir, mais qu’ainsi soit,
De veoir France que mon cueur amer doit.
ENVOI.
Paix est tresor qu’on ne peut trop loer,
Je hé guerre, point ne la dois prisier,
Destourbé m’a long temps, soit tort ou droit.
De veoir France que mon cueur amer doit.