J’avais toujours rêvé d’éternelles amours

J’avais toujours rêvé d’éternelles amours.
Les nôtres ont duré trois mois et quatre jours.
C’est beaucoup. J’aurais pu ne jamais te connaître.
Ainsi tournons la page et fermons la fenêtre
Ouverte sur la plaine immense du bonheur.
Ce soir, nous passerons chez le camionneur.

Pourquoi chausser ici le tragique cothurne
Et blasphémer l’azur d’une bouche nocturne ?
Quittons-nous sans soupirs, sans larmes, sans discours.
Terre ! Nous achevons un voyage au long cours.
Débarquons ! Tu t’en vas. Je m’en vais. Il faut rire
Et ne prendre pas l’air de goujons mis à frire.

Et, tout bas, je sanglote en te parlant ainsi,
Et tu baisses la tête et tu pleures aussi.