Cri

Le petit poète céleste
Ouvre les volets de son cœur.
Les cieux s'entrechoquent. L'oubli
Déracine la symphonie.

Palefrenier la maison folle
Qui te donne à garder des loups
Ne soupçonne pas les courroux
Qui couvent sous la grande alcôve
De la voûte qui pend sur nous.

Par conséquent silence et nuit
Muselez toute impureté
Le ciel à grandes enjambées
S'avance au carrefour des bruits.

L'étoile mange. Le ciel oblique
Ouvre son vol vers les sommets
La nuit balaye les déchets
Du repas qui nous contentait.

Sur terre marche une limace
Que saluent dix mille mains blanches
Une limace rampe à la place
Où la terre s'est dissipée.

Or des anges rentraient en paix
Que nulle obscénité n'appelle
Quand s'éleva la voix réelle
De l'esprit qui les appelait.

Le soleil plus bas que le jour
Vaporisait toute la mer.
Un rêve étrange et pourtant clair
Naquit sur la terre en déroute.

Le petit poète perdu
Quitte sa position céleste
Avec une idée d'outre-terre
Serrée sur son cœur chevelu.

*

Deux traditions se sont rencontrées.
Mais nos pensées cadenassées
N'avaient pas la place qu'il faut,
Expérience à recommencer.